2019 Conférence Appel À Communications
44ème Conférence Annuelle de l’Association d’Etudes Caribéennes (AEC)
La Caraïbe par temps de Tempête : Ethnicités, Résistances territoriales et Poétiques épistémiques
Santa Marta, Colombie, du 3 au 7 juin 2019
Comme prise en plein orage, la Caraïbe vit des temps de Tempête. Il semble que nous soyons la cible d’ouragans venus du sud et toujours plus dévastateurs ; de pillages nés de l’extractivisme du Nord ; de mesures d’austérité issues de l’agenda néolibéral du “Nord” financier ; de catastrophes naturelles et sociales ; du trafic de drogue — sans oublier les formes contemporaines de trafic d’êtres humains, d’esclavage et de fémicide. Racisme, patriarcat, homophobie et xénophobie se manifestent sous des formes de plus en plus virulentes. Par ces temps de Tempête, il est impératif d’accroître la visibilité du monde caribéen dans sa diversité, ses façons d’envisager la libération ; de penser et comprendre des expériences de vie à partir de ses propres récits et motifs. En outre, il convient d’analyser et saisir les multiples formes de résistances s’opposant localement à des politiques de mort et de pillage. Dans la continuité de notre tradition caribéenne, la Tempête nous invite à poétiser le futur, et à produire ce faisant des théories critiques à même de nourrir une réflexion vouée à des modèles de sociétés plaçant la vie au sommet de leurs priorités.
Principaux thèmes de la conférence:
- Réparations historiques, ethnicités et résistances territoriales
Les navires venus d’Afrique se sont vus propulsés par les vents cycloniques du cumul capitaliste et d’un projet transatlantique déshumanisant. Aujourd’hui, les voix de la Grande Caraïbe s’élèvent sur la question des réparations historiques d’une infamie. Certains la conçoivent comme une réparation du passé dans l’optique de vivre un meilleur présent et de mieux affronter l’avenir. D’autres l’associent à la spoliation engendrée par les politiques de mort, de terreur, de souffrance et de déshumanisation telles celles qui pullulent à travers la région et sa diaspora de par le monde. Affronter ces situations exige des ethnicités caribéennes qu’elles se réinventent au chant de la mémoire, de la justice et de la vérité ; tout en célébrant parmi chaque culture, existence, liberté, et territoire, une éthique de relation, de joies, de solidarités humaines et de respect pour l’environnement. Cette thématique s’adresse à toute communication traitant de sujets tels : les Réparations historiques pour la traite transatlantique. Trafic de drogue, trafic illégal d’êtres humains et migrations. Actions libertaires et contre le racisme. Nouvelles ethnicités et perspectives de résistance au capitalisme global. Dialogues musico-culturels, épistémiques et émancipateurs entre la Grande Caraïbe et l’Afrique. Configurations familiales émergentes et leur impact sur l’enfance dans la région Caraïbe et en diaspora. Nouvelles territorialités musicales et linguistiques de la Caraïbe. Identité/s caribéenne/s contemporaines, entre autres.
- Poétiques épistémiques : oralité, oraliture — littérature, langues, arts
La créolisation de la Caraïbe s’exprime au travers de savoirs disruptifs qui remettent en cause le sens commun hégémonique brandi par la modernité coloniale et capitaliste. D’une part, ceux-ci incluent des formes d’expression à même de poétiser la théorie, d’entrelacer les cultures et de prioriser la mise en mots des existences et de la Relation. De l’autre, des oralités reflétant les récits de résistance et la construction d’“autres mondes potentiels” par des populations subalternes, ici et maintenant. Enfin, il s’agit également de reflets des philosophies caribéennes qui gravitent autour d’une multitude de registres (in)disciplinaires situés hors des canons philosophiques ; et d’engagements pour la décolonisation de l’être et du savoir sous diverses formes. Cette thématique s’adresse à des communications portant sur des sujets tels : les Langues créoles et leur rôle dans la configuration des sociétés caribéennes, tant en contexte formel qu’informel. Défis, présence et manifestations de l’oraliture à l’aune des paradigmes occidentaux du savoir. Poétiques épistémiques de la performance, des arts plastiques et de la musique pour la compréhension de la Caraïbe. Propositions éducatives endogènes, entre autres.
- La Caraïbe par temps de Tempête : ou comment repenser la crise environnementale au prisme des mouvements sociaux pour une justice climatique.
La crise environnementale que traverse la Caraïbe est étroitement liée à un modèle de domination-extraction et de subordination mentale, physique et environnementale de nature coloniale, tel qu’il émane de l’insertion inéquitable et asymétrique de l’Amérique latine et de la Caraïbe au sein de l’économie mondiale. Repenser les conflits environnementaux émergents à partir des perspectives poétiques, esthétiques et émancipatrices de la culture environnementale de la Caraïbe nécessite de prendre en compte plusieurs dimensions. D’une part, les profondes asymétries caractérisant la répartition des formes de contamination issues du modèle extractif antérieur imposé à des écosystèmes insulaires et côtiers vulnérables, l’inégalité d’accès aux ressources naturelles, l’inégale répartition des revenus et du pouvoir, ainsi que les inégalités sociales d’ethnicité, de classe et de genre. D’autre part, un modèle civilisationnel qui spolie les savoirs ancestraux et droits à l’environnement, et sous-tend une guerre muette menée à l’encontre de l’entremêlement des existences et des cultures. Le changement climatique, en ce sens, s’érige en violation des droits de l’homme les plus fondamentaux — non seulement de par ses effets inéquitables mais également parce qu’il engendre d’autres formes d’injustice telles que le dénigrement ou l’exclusion des communautés et de leurs savoirs au sein du processus décisionnel. Cette thématique s’adresse à des communications traitant des sujets suivants : Eco/géo/graphies des conflits socio-environnementaux dans la Caraïbe liés aux secteur minier/énergétique, pêches, industrie agroalimentaire ou projets balnéaires de nature extractive. Transitions pilotées par des mouvements écologistes locaux en réponse à la crise climatique. Droit et accès à l’eau et souveraineté alimentaire dans la Caraïbe. Culture maritime, savoirs traditionnels et gestion durable des territoires marins (maritorio). Traditions (agro)écologiques du paysannat insulaire et des communautés autochtones ou afrodescendantes en matière de résilience face au changement climatique. Paysannat aquacole et cultures amphibies; entre autres.
- Défis de l’intégration caribéenne : Migrations forcées, racisme, ethnicités, conflits frontaliers
L’actuel éclatement politique de la Caraïbe, né de l’histoire coloniale partagée — extractive et esclavagiste — a influencé la possibilité d’efforts conjugués en vue de positionner la région en tant qu’espace autonome sur la scène mondiale, vigoureuse tant sur le plan économique et social que politique. Sa diversité linguistique et ses différents statuts et systèmes politiques ; ses multiples ethnicités ; le peu de communication et de coordination entre territoires insulaires et continentaux de la Caraïbe ; la déperdition des liens entre Amérindiens et insulaires ainsi que les intérêts économiques des grandes puissances mondiales, ont façonné et contraint les fenêtres d’intégration régionale. Cette thématique s’adresse aux communications traitant de sujets tels : La dimension historique et culturelle de l’intégration. Expressions du racisme au sein et en dehors de la région. Manifestations de la xénophobie envers des migrations en tous points naturelles. Populations transfrontalières prises en étau par les divisions politiques de leurs pays d’appartenance. Crises humanitaires et xénophobie envers les migrations forcées. Le cas actuel du Vénézuela. Défis de l’intégration et de la coopération entre les territoires côtiers et insulaires de la Caraïbe. Liens historiques et culturels. Déplacements et migrations du continent aux îles, inter-îles et des îles au continent. Conflits frontaliers entre pays de la Caraïbe, qui scindent le territoire ancestral de populations données comme c’est le cas à San Andrés et Providence; entre autres sujets.
- “Autres” épistémologies et identités : autochtones, femmes, jeunes, genre, Afros et sexualités diverses
Ces dernières décennies, nous avons assisté à une prolifération de mouvements sociaux cherchant non seulement à faire reconnaître leurs droits à des identités non-traditionnelles, mais également à faire valoir leurs contributions à de nouveaux modes de compréhension et d’appréhension du monde. Bien que ces combats naissent d’injustices découlant d’inégalités sociales, ils émanent tout autant d’injustices liées à l’altérité culturelle et à sa représentation politique à différents niveaux de la société. Aussi, il s’impose d’examiner comment sont présentées ces nouvelles épistémologies, identités et revendications en matière de diversité, ainsi que leurs objectifs et contributions. Cette thématique s’adresse à des communications portant sur des sujets tels que : l’intersectionnalité en tant que théorie, perspective, catégorie analytique, méthodologie et instrument d’action politique. Les féminismes en tant que mouvances politiques dans la Grande Caraïbe. Les mouvements sociaux des jeunes, autochtones et Afro-Caribéens : leur transcendance et apport à la Grande Caraïbe. Sexualités diverses dans la Grande Caraïbe : réponses à la vague de conservatisme évoluant à l’échelle mondiale. Réponses caribéennes à l’ “idéologie du genre”, invention réactionnaire de la Droite internationale. Alliances et réseaux de mouvements sociaux dans la Caraïbe : enseignements et expériences concluantes. Contributions des mouvements sociaux à l’émergence d’“autres” épistémologies. Entre autres.
Nous acceptons les propositions individuelles tout comme les panels collectifs et ateliers. Nous souhaitons que cette conférence soit aussi interdisciplinaire que possible, aussi nous invitons vivement nos membres à soumettre des idées de panels, ateliers et tables rondes s’articulant autour de disciplines et langues diverses. Nous ouvrons également le champ à un vaste éventail de participants : chercheurs, universitaires, enseignants, étudiants, militants locaux, responsables culturels, écrivains, artistes et créatifs en tous genres.
Envoi des propositions :
Prière de soumettre vos propositions en ligne via le site internet de l’AEC (pas de courriers électroniques).
La date butoir pour envoi des propositions est fixée au 31 Janvier 2019.
- Toutes les propositions de participation, tant individuelles que collectives, doivent indiquer chacun des champs thématiques associés à la proposition, le cas échéant. Vous devez OBLIGATOIREMENT sélectionner le thème/sujet de votre choix afin de soumettre une proposition.
- Les propositions collectives incluent des panels entièrement formés (cf. 3-4 intervenants et titres de chaque présentation), ateliers (1 organisateur ou plus), tables rondes (3 à 4 intervenants – les titres des présentations ne sont pas requis).
- Ces propositions collectives (cf. panels entièrement formés, ateliers, tables rondes) doivent sélectionner une personne pour coordonner et représenter la proposition (de préférence le président/modérateur). Cette personne devra soumettre la proposition collective DANS SON intégralité en précisant le titre du panel/atelier/table ronde, ainsi que les extraits, noms et coordonnées de chacun des participants. Pour les panels entièrement formés, tous les titres de présentations doivent être renseignés ; les extraits de ces communications pourront être joints à l’envoi de la proposition collective. Les courriers d’acceptation des propositions collectives incluront les noms de chacun de ses contributeurs et seront envoyés à la personne coordinatrice (président/modérateur) – l’ensemble des intervenants/communicants en recevront également une copie. Les coordinateurs des propositions collectives sont chargés de notifier tout changement dans la composition de leur panel et coordonnées des intervenants, et toute difficulté rencontrée en matière de programmation.
- L’extrait (ou résumé) de la proposition ne doit pas excéder 125 mots pour les communications individuelles, et 250 mots pour les propositions collectives (cf. panels entièrement formés, ateliers, tables rondes). Les propositions de panels entièrement formés doivent être coordonnées et envoyées par UNE seule personne et comprendre l’ensemble des coordonnées des participants et titres de présentations.
- Les titres des propositions individuelles et collectives (cf. panels entièrement formés, ateliers, tables rondes) ne doivent pas excéder les 70 signes (nous nous réservons le droit de les éditer en cas de dépassement).
- Les participants doivent préciser dans quelle langue ils comptent présenter.
- Prière de soumettre les titres et résumés de vos propositions dans au moins deux langues (espagnol, anglais, français, néerlandais, langues créoles telles le créole haïtien, papiamento etc.). Des résumés plurilingues seront publiés dans la version en ligne du programme.
- Veuillez signaler tout besoin technique, logistique ou linguistique dans votre proposition.
- Les panels entièrement formés doivent comporter au moins trois (3) et pas plus de quatre (4) personnes, y compris le modérateur du panel dont le nom devra être intégré à la proposition. Cette personne doit agir en coordinateur/trice de la proposition collective.
- Les panels entièrement formés doivent idéalement rassembler différentes disciplines, affiliations institutionnelles et langues (par exemple, il est souhaitable d’encourager la participation conjointe de doctorants, maîtres de conférence et professeurs d’université, chercheurs, activistes ou professionnels non seulement issus du champ des sciences sociales, arts et lettres mais également d’autres disciplines).
- Nous encourageons également toute présentation de film, exposition d’art visuel et performance reliée aux propositions de communications, panels ou ateliers. Veuillez vous envoyer vos propositions via le portait d’envoi du site de l’AEC – et vous reporter à l’appel spécifique aux arts cinématographique, visuels et performatifs sur le site de l’AEC.
- Nous encourageons également les présentations effectuées dans le cadre du salon littéraire et de célébration des auteurs. Nous vous prions de soumettre vos propositions via le portait d’envoi du site de l’AEC – et de vous reporter l’appel spécifique au salon littéraire et de célébration des auteurs sur la page web de l’ACE.
Les frais d’adhésion peuvent être réglés jusqu’au 1er janvier 2019 (les frais d’adhésion valent pour une année civile et toutes les adhésions expirent au 31 décembre de chaque année). TOUS les communicants doivent s’être acquittés de leurs frais d’adhésion. Vous devrez vous inscrire et payer les frais d’inscription avant le 15 février 2019 afin que toutes les propositions puissent figurer au programme. Le détail des frais d’adhésion et d’inscription figure sur le site internet de l’AEC. Les frais d’inscriptions sont nominatifs et non-cessibles.
Nous octroyons un nombre limité de bourses de voyage en vue de soutenir nos membres actuels et potentiels non financés par leurs institutions et pays d’affiliation, et qui ne seraient pas en mesure d’assister à la conférence sans soutien financier. Pour plus de détails quant au processus de candidature aux bourses de voyage, critères et dates butoir, rendez-vous sur le site internet de l’AEC.
Pour tout complément d’information ou besoin d’assistance quant aux thèmes proposés pour cette conférence, veuillez vous rapprocher directement de la Directrice du Programme, Raquel Sanmiguel, à l’adresse suivante : program.chair@caribbeanstudiesassociation.org
NOTE: Veuillez noter que la 44ème conférence annuelle continue à être guidée par les politiques régissant le paiement des cotisations et des frais d’inscription à la conférence, qui ne sont ni remboursables ni transférables. Veuillez consulter la page Web d’inscription pour connaître les directives de paiement et restez à l’affût des mises à jour sur le site Web de la CSA: http://www.caribbeanstudiesassociation.org/. Pour vous présenter lors de la conférence, il vous est rappelé que vous devez payer à la fois l’adhésion et l’inscription. Cette année, nous avons restructuré le portail d’inscription afin de vous permettre de payer à la fois votre adhésion et votre inscription au moyen d’un seul portail.